La 1ère était professionnelle : je travaillais à l'époque au CCF (Crédit Commercial de France, fleuron de la banque française) qui venait d'être racheté par HSBC, et ai vécu le choc de deux cultures : latine et anglo-saxonne ; en caricaturant à peine : l'émotion et la raison, le chaud et le froid. Je travaillais en banque d'investissement, en charge de l'Amérique Latine. C'était pour moi, le choc de l'an 2000.
Je me retrouvais donc avec un nouveau boss anglais, un certain Tony H., et le moins que l'on puisse dire, est que notre communication était tendue et complexe. Je n'arrêtais pas de recevoir des skuds avec souvent sa phrase fétiche à la fin "you're too emotional". Mais bon sang, qu'est-ce que cela voulait bien dire, au-delà de la traduction littérale ?
J'ai pris des cours de sociologie pour comprendre les différences culturelles. Le coaching m'a aidé à comprendre pourquoi nous ne pouvions pas nous comprendre, si JE ne changeais pas d'attitude, et donc aussi à agir. J'ai compris grâce à un exercice de visualisation très puissant que j'étais le problème et la solution, car ce n'est pas lui qui allait changer d'un coup de baguette magique. Ce jour là, j'ai compris qu'en bougeant MES lignes, je ferais bouger les siennes, et cela nous a amenés à avoir des relations plus apaisées, même si nous savions que nous serions jamais les meilleurs amis dans la vie. 1ère leçon de chose : le coaching nous aide à agir sur ce qui nous appartient, sans présupposer de ce que fera l'autre car ça lui appartient aussi.
La 2ème situation à travailler, était personnelle : je démarrais à ce moment là un Executive MBA à l'EM LYON, tout en continuant d'exercer mes responsabilités de manager d'équipe, en effectuant mes voyages outre-Atlantique très fréquents ; mon ex-mari et moi venions d'acheter une grande maison en Seine et Marne avec de gros travaux de rénovation avec gestion d'architecte, et nous avions déjà nos deux garçons. Une bagatelle !
Il fallait donc que j'évite la noyade ou le burn-out à tout prix, car je sentais mon intérieur chauffer. Ce même coaching m'a fait grandir, certes douloureusement, mais j'ai acquis plus de discernement sur qui j'étais vraiment, la révélation de ma réelle vocation : celle d'aider les autres dans un cadre professionnel, et sur ma capacité à être sur plusieurs fronts à la fois.
Ceci étant posé, ces deux situations n'étaient pas le déclencheur, mais j'ai pu me reconnecter à elles et à la démarche de coaching qui m'avait été bénéfique, pour savoir comment m'en sortir et réussir à dépasser ces obstacles. Ces deux situations passées, combinées à celle que je vais vous raconter, m'ont conduite vers la formation de Coach.
...
J'avais oublié la puissance de l'Humain
Quelques années plus tard, je décidais de quitter la banque pour devenir Consultante (salariée) au sein d'un Cabinet, avec une double activité : chasse de têtes sur les profils financiers/bancaires et conseil en organisation (toujours dans le secteur financier).
C'est donc au cours de ma 1ère grosse mission de conseil en organisation dans un fonds d'investissement, que je me suis trouvée en limite de compétences...humaines. Je venais aider la Secrétaire Générale à réorganiser les fonctions et responsabilités du Middle Office de cette structure. Superbe mission et a priori dans mes compétences (techniques), sauf que j'avais oublié la puissance de l'Humain, dans ses qualités comme dans ses défauts.
Mon donneur d'ordre (D.O.), comme dans la majorité des cas (pour ne pas dire l'intégralité des cas) faisait partie du problème comme de la solution ; son niveau de conscience quant à sa place critique, était faible voire inexistant, comme généralement le cas.
De plus, j'ai vite compris, en interviewant tout le monde, qu'il y avait 4 camps vis-à-vis d'elle : les pour, les contre, les indifférents, les déchirés. Jeux de pouvoirs et stratégie des acteurs : bienvenue dans le côté obscur des Organisations.
Chacun voulait me manipuler pour obtenir gain de cause, m'obliger à choisir un parti. J'ai commencé à prendre conscience que je marchais sur un champ de mines, que je pouvais sauter à tout moment, et qu'en plus, il fallait que j'arrive à faire comprendre à mon D.O. qu'elle-même avait à revisiter ses pratiques sans qu'elle ne le prenne mal, tout en essayant de la préserver des différents missiles qui étaient tournés vers elle.
J'ai eu chaud pour cette mission qui a duré plusieurs mois.
J'ai découvert les coulisses d'une manoeuvre qui visait à "dézinguer" la Secrétaire Générale, sans jamais avoir le courage de lui dire. J'ai été mise "complice malgré moi" d'histoires que je n'aurais jamais dû entendre.
"Au secours" me suis-je dit !
Comment me sortir de là sans y laisser des plumes ?
Techniquement, je présentais un papier qui était clean, qui tenait la route. Emotionnellement, j'étais un peu à côté de la plaque, car il fallait faire avaler la pilule du changement à tous et je ne savais pas comment faire. Alors, j'ai fait comme j'ai pu : avec mon intuition, mes tripes et ai mobilisé toutes mes intelligences. Parfois, je dérapais. Oui, j'ai eu chaud pour cette mission qui a duré plusieurs mois.
Et lorsqu'elle s'est terminée, je me suis promise de ne plus jamais recommencer sans me former. J'ai eu de la chance, mais j'aurais pu sauter de nombreuses fois. C'est là que je me suis souvenue d'avoir été coachée et des bienfaits qui ont continué dans le temps.
Ce jour là, je me dit qu'il fallait absolument que je me forme à l'Humain et à sa complexité, que je sache reconnaître des structures psychiques dites de normalité, comme celles qui sont déviantes ; que je puisse comprendre la psychologie des Organisations. Je voulais aussi faire évoluer ma propre posture, même si, et heureusement, j'avais des graines innées qui ne demandaient qu'à pousser.
Ce jour là en 2009, je me suis mise à chercher une école de coaching sérieuse, car j'ai compris que toute situation professionnelle impliquant des humains, était de facto sensible et complexe. Que dès lors que nous parlons d'humains, rien n'est linéaire et nous avons beau faire des plans sur la comète, à éviter d'ailleurs sans considération de la dimension humaine, nous risquons de viser à côté. Alors combien de fois si nous l'occultons ?
J'ai choisi IFG Executive Education - Coaching, qui était l'une des rares à l'époque à proposer une certification avec un cursus impliquant d'une année, et des professeurs très qualifiés, comme Luce Janin-Devillars qui est toujours en lien avec moi sur ce réseau (bon sang, ça date).
Suite à l'épisode 2, la semaine prochaine : "De l'Apprentissage aux 1ers pas - Oups !"
Claire Couroyer